Les zones humides estuariennes, situées à l’interface entre fleuves et océans, agissent comme des tamis naturels. Ce sont elles qui arrêtent la course folle d’une grande part des déchets issus des bassins versants. On estime ainsi que 70 à 80 % des plastiques présents en mer proviennent initialement de sources terrestres—principalement acheminés via les rivières dans leurs embouchures (source : WWF France, 2021 ; Lebreton et al., Nature Communications, 2017).
Au niveau mondial, les grosses rivières comme le Yangtsé ou le Gange déversent plusieurs centaines de milliers à plusieurs millions de tonnes de plastiques chaque année dans leurs estuaires (Lebreton et al., 2017). Plus près de chez nous, le WWF estime qu’en France, ce sont au moins 11 200 tonnes de plastiques qui rejoignent chaque année les écosystèmes aquatiques via les fleuves et rivières (WWF « Stop au déversement du plastique dans le Rhône »).
C’est justement dans les deltas, marais littoraux, prés salés, roselières et slikkes que s’accumulent ces plastiques, sous toutes leurs formes : macro-, micro- et nanoplastiques. Ni la marée ni l’oubli n’effacent leur présence.