1. La sterne caugek et la sterne pierregarin : joyaux aériens du printemps
- Sterne caugek (Thalasseus sandvicensis): Dès fin mars, cette élégante silhouette blanche râclant la surface de l’eau annonce le renouveau. Elle niche en colonies sur l’Île Nouvelle ou l’Île de Patiras. On peut observer parfois plus de 1 000 couples lors des pics d’installation. La sterne caugek repart vers le sud, jusqu’en Afrique de l’Ouest, dès la fin de l’été. (Observatoire de la nature du Parc de l'Estuaire)
- Sterne pierregarin (Sterna hirundo): À peine la sterne caugek repartie, place à sa cousine. Plus tardive, plus discrète, elle partage les mêmes piquets de pêche et bancs sableux. Elle, aussi, descend en Afrique australe pour l’hiver. Quelques rares couples persistent encore à nicher sur les vasières girondines.
2. Le balbuzard pêcheur : le seigneur migrateur au bec crochu
Oiseau immense, silhouette d’aigle, œil perçant : chaque printemps et chaque automne, le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) s’attarde sur l’estuaire. Il ne niche pas toujours ici, mais il y trouve le repos ou la nourriture lors de sa longue migration entre la Scandinavie ou l’Allemagne et l’Afrique subsaharienne. Repère d’autant plus précieux que leur espèce reste rare en France : moins de 90 couples nicheurs recensés dans le pays en 2023 (d’après LPO France).
3. Le vanneau huppé : l’acrobate des prairies inondables
Les grands vols de vanneaux huppés (Vanellus vanellus) annoncent l’automne. Vagabonds bruyants sur les prés de Braud-et-Saint-Louis ou dans les marais de Cousseau, ces échassiers rassemblent parfois des troupes de plusieurs milliers d’individus. Leur présence est un thermomètre saisonnier : en janvier-février, certains hivernent encore, avant de remonter vers la Pologne ou la Russie.
4. La barge à queue noire : long-courrier des vasières
Dans la lumière basse de septembre, les barges (Limosa limosa) sondent les bancs de vase. Cette espèce, en fort déclin sur l’ensemble de l’Europe (baisse de plus de 40% en 30 ans selon Oiseaux Nature), trouve dans l’estuaire un ultime refuge. La barge à queue noire peut parcourir jusqu’à 3 000 km d’une traite entre la Hollande et le Sénégal : une prouesse dont peu d’espèces sont capables.
5. Les hirondelles : messagères du retour des beaux jours
À la fin mars, les premiers groupes d’hirondelles rustiques et de rivage (Delichon urbicum, Riparia riparia) survolent vignerons, carrelets et chenaux. Elles font halte, parfois pour quelques jours, le temps de reprendre des forces avant la traversée du golfe de Gascogne. Certaines colonies construisent même leurs nids dans les vieux quais de Pauillac ou les carrelets de Mortagne-sur-Gironde.