La vie dans l’estuaire de la Gironde dépend des marées, parfois plus que du soleil ou de la pluie. À chaque jusant, le niveau baisse, des bancs de sables et de vase émergent, offrant refuge et garde-manger aux oiseaux migrateurs. Chevaliers gambettes, spatules blanches, courlis cendrés viennent picorer à marée basse.
À marée haute, l’eau salée s’enfonce plus loin dans l’amont, imposant à la faune aquatique une adaptation constante. Les poissons migrateurs – fameux aloses, lamproies, anguilles, esturgeons – profitent de cette « goutte » salée qui leur ouvre un chemin jusqu’aux zones de fraie, et, pour certains, vers la mer.
La richesse et la fragilité de la biodiversité locale ne se comprennent pleinement qu’en observant cette oscillation. C’est grâce à ces marées que l’estuaire abrite l’une des plus importantes colonies de sternes pierregarins de France, que le maigre et la lamproie trouvent ici leur bonheur, et que les roseaux servent d’abri aux petits d’eau.
Sources : Parc Naturel Régional Médoc, Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), Observatoire de l’Estuaire de la Gironde.