Les scientifiques observent, mesurent, alertent ; les riverains racontent, parfois, des souvenirs en forme d’avertissement. Les marais ensablés, les nids abandonnés sur les cabanes, les reflets changeants des vasières sont autant de messages silencieux.
Vivre sur l’estuaire, c’est apprendre à voir ce qui change, et à ne pas s’habituer trop vite aux déséquilibres. À réapprendre les gestes lents – protéger les criques, surveiller les digues, guider les pas prudents sur la vasière, accepter les surprises du fleuve. Le changement climatique n’est pas qu’un « diagnostic », il dessine un nouveau paysage, mouvant, où cohabitent les périls et les possibilités d’avenir.
Faune, flore, cabanes, mémoires et usages : tout invite à la vigilance et à la créativité. L’estuaire ne cesse de se réinventer, au rythme du courant et des îles. Quelles histoires nouvelles écrirons-nous, à l’heure où le climat impose sa propre cadence ?