Un challenge pour les bateliers… et un spectacle pour tous
Pour ceux qui sillonnent l’estuaire, le mascaret impose vigilance et science du courant. À l’arrivée de la vague, l’inversion brutale du flux surprend et peut déstabiliser les embarcations légères. Certains ports adaptent même leurs horaires d’accostage pour éviter la rencontre avec la vague.
-
Les pêcheurs à la civelle et à l’alose, jadis nombreux, anticipaient le mascaret pour poser ou relever leurs filets au bon moment, une tradition encore observée sur certains pontons de Blaye ou Plassac.
-
Pour les petits voiliers et canoës, la sécurité recommande parfois de s’abriter, la vague pouvant atteindre 30 à 60 cm de hauteur en période de très fort coefficient (Gironde Tourisme).
Aux points d’observation, entre Pauillac, Saint-Julien ou le Bec d’Ambès, le mascaret suscite émerveillement et rassemble curieux et photographes. Certains secteurs, comme le port de Lamarque, voient affluer des familles chaque grande marée, venues écouter la rumeur sourde précédant le passage de la vague.
Un repère pour la tradition
Le mascaret façonne aussi la culture locale. Il rythme le calendrier des pêcheurs et inspire les contes. On raconte encore qu'aux premiers jours du printemps, la “vacha”, comme la nommaient les anciens, surprenait les veilleurs endormis sur les carrelets.
Ce phénomène reste un signal fort pour toute une communauté vivant au diapason de l’estuaire. Il rappelle la persistance du lien entre hommes et fleuve, entre rythmes naturels et activités humaines, là où la technologie n’a pas encore tout réglé.