Sur la carte, les berges semblent simples. Une ligne claire, une frontière douce, dessinée entre la terre et l’eau. Mais sur le terrain, surtout dans un estuaire vaste et puissant comme celui de la Gironde, les berges vivent, se déplacent, fluctuent. La dynamique des berges, c’est ce dialogue entre courant, marées, vent et sédiments, une chorégraphie naturelle parfois sereine, souvent vive, qui façonne et défait les contours de l’estuaire.
Mais quand le trait de rive recule, avance ou s’effrite, il n’emporte pas seulement la terre : il bouleverse les habitats. Refuge d’oiseaux, nursery de poissons, paradis de plantes rares : le patrimoine du vivant s’accroche parfois à un fil, ou plutôt à un grain de sable. Comprendre comment cette dynamique met en danger certains habitats naturels, c’est s’inviter dans une histoire où le temps coule, et où la fragilité des milieux façonne la beauté du paysage.